La retraite de l’Armée rouge face à l’avancée Allemande lors de l’opération Barbarossa.
Le roman s’inscrit dans les récits des Années de guerre et offre une sorte de prélude à sa grande dilogie (Pour une juste cause et Vie et Destin). On y retrouve un bataillon en pleine retraite, finalement encerclé par les Allemands.
Si le roman a moins de souffle que ses deux autres volets, on y retrouve un ensemble de personnages et de situations familières, une attention portée aux détails, une forme de bienveillance aux personnages (qui est ici, toutefois, un peu perturbée par certains traits qui ressemblent par moment à un exercice un peu obligé de propagande - ce récit a été écrit en 1942 et est une commande de L’Etoile rouge, un journal soviétique) : le peuple est immortel, son esprit de sacrifice héroïque : il n’y a pas de mot plus solennel et saint que le mot « peuple » ! Ce peuple sait mourir dans la gravité et la simplicité comme aucun autre peuple au monde.
Ce peuple sait même désobéïr aux normes quand il le faut - illustrant ici une tension entre commissaires politiques et militaires, tension bien connue au sein de l’armée rouge. Quelles normes ?! Je n’en connais qu’une : la victoire !
La victoire ne peut lui échapper, et par contraste, le camarade Staline y est étrangement absent. Le récit et l’héroïsme semblant placés sous le seul patronage de Lénine : Le cœur de Lénine bat dans vos poitrines. S’il y a une victoire, ce ne sera pas celle de Staline, comme si cette guerre contre l’ennemi allemand était aussi, en filigrane - l’idée n’est évidemment jamais explicitement formulée - une guerre pour se libérer de l’Etat soviétique, du joug de Staline, autant que de celui de l’envahisseur nazi.
Opération Barbarossa