Les enfants verts - Olga Tokarczuk - (2015 - Pologne).
Longue nouvelle, ou petit conte, qui flirte avec le fantastique, à mi-chemin entre le mythe de l’enfant sauvage et celui du joueur de flûte. Le récit est basé sur une histoire vraie - les enfants verts de Woolpit et offre une variante autour du mythe de l’enfant sauvage. La lecture est plaisante, mais laisse un peu sur sa faim.
Selon moi, le monde est constitué de cercles gravitant autour d’un seul point. Il faut savoir que cet endroit unique, appelé centre du monde, varie avec le temps - jadis, ce fut Rome ou Jérusalem, à présent c’est sans conteste la France, et particulièrement Paris. Ces cercles, on pourrait les tracer avec un compas à verge. La règle est simple - plus on est proche du centre, tout paraît véritable, concret, palpable, plus on s’en éloigne, et plus le monde semble flou, telle une toile blanchie par l’humidité. De plus, ce centre du monde se présente comme légèrement surélevé, de sorte que toutes les idées, toutes les modes, toutes les inventions s’épanchent et coulent sur les côtés. D’abord, elles pénètrent les cercles les plus proches, et seule une infime partie parvient jusqu’aux endroits les plus écartés.