Le problème à trois corps - Liu Cixin

· 260 mots · Temps de lecture 2min

Night Train

Je ne suis pas un très grand lecteur de science fiction, pour euphemiser, mais il faut reconnaître que celui s’avère être un très efficace page-turner.

Sans dévoiler l’histoire, le récit s’ancre dans la révolution culturelle Chinoise - qui n’est pas sans rappeler certains passages de Beaux seins, belles fesses - et met en abyme cette idée que la connaissance scientifique pourrait-être principalement une affaire de positionnement politique, un champ de bataille comme un autre.

Menteur ! hurla une jeune garde rouge à côté de lui. Einstein était un représentant de l’Autorité académique réactionnaire ! Et, comme les mauvais esprits se rencontrent, il est parti fabriquer la bombe atomique pour les impérialistes américains ! Si nous voulons fonder une science véritablement révolutionnaire, il nous faut d’abord mettre à bas le pavillon noir de la théorie de la relativité qui représente les intérêts de la classe bourgeoise !

Liu Cixin pousse cette idée jusqu’au bout : et s’il était possible d’aller jusqu’à rendre la recherche fondamentale quasiment impossible, en la pliant à des exigences politiques ? Pour conquérir le pouvoir, serait il possible de rendre impossible l’effort de rationalisation jusqu’à le rendre intrinsèquement vain ? Il y a une résonkance un peu étrange avec certains mouvements et débats politiques actuels.

S’il n’est pas sans défauts, parfois un peu agaçant de clichés - mais c’est aussi l’exercice de la littérature de genre - il attrape également remarquablement bien la dimension quasi religieuse des mouvements révolutionnaires, en bâtissant son récit autour d’une sorte de polar d’investigation scientifique, très bien ficelé.

un homme

Crépuscule brillant, Pan Tianshou.