Lagos lady

Un voyage noir, dans la métropole tentaculaire de Lagos

Le corps mutilé d’une jeune prostituée jeté d’une voiture à l’entrée d’une boite de nuit de Lagos est l’occasion pour Guy Collins, pigiste sans grand talent, de commencer une exploration des bas fonds de Lagos. Crime crapuleux ? Rituel de sorcellerie, magie noire ? C’est tout l’objet de l’enquête à laquelle participera Guy, parfois un peu malgré lui, dans les méandres de la ville afin de dévoiler une part sombre de la capitale Nigériane.

Lagos est une ville hors norme, 15 millions d’habitants, à l’urbanisation anarchique, épicentre économique du Nigéria, où la richesse de Victoria Island côtoie la plus grande misère des bidonvilles et de la prostitution. La violence et la corruption règnent, divisent et pourtant lient ses habitants ; la modernité tapageuse se confronte avec la sorcellerie, le juju, le trafic d’organes.

– Vous travaillez pour la BBC, c’est ce que vous avez dit à la police. Vous n’êtes pas sorti dans la rue par hasard. Vous aviez flairé le scoop, pas vrai ? Je suis venue vous trouver parce que vous êtes journaliste. Ce qui est arrivé au Ronnie’s arrivera encore, et personne ne fera jamais rien. Vous savez pourquoi? Parce que les filles sont des prostituées et que les assassins sont des hommes puissants. Les médias ne s’en mêleront pas, parce qu’ils craignent ces hommes. La police n’enquêtera pas sur ce meurtre ni sur les filles qui disparaissent tous les jours. Pourquoi ? Parce que les flics ont trop peur des gros bonnets et de la soi-disant magie noire pour laquelle ils se servent des filles. Quand j’ai appris qu’un journaliste étranger avait tout vu, j’ai eu une illumination.

Soljénitsyne

Akinbode Akinbiyi Lagos Island, Lagos, 2004