7 octobre - Lee Yaron

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7 octobre

A travers le portrait et le parcours de plusieurs victimes du pogrom du 7 octobre en Israel, Lee Yaron ouvre une fenêtre sur les parcours individuels des victimes et plus généralement sur la société Israelienne.

L’enquête ne porte pas uniquement sur la reconstitution minutieuse des événements de la journée du 7 octobre, mais s’attache à retracer le parcours de victimes dans les journées qui ont précédé les événements, ainsi que dans l’histoire d’Israel.

Elle dresse en creux, de façon fragmentaire ou presque impressioniste, le portrait de la société Israelienne, son besoin de sécurité, ses interrogations et tiraillements sur la meilleure manière de cohabiter avec la population Palestinienne, entre déni, pulsions de vengeance mais aussi main tendue, volonté de constituer des liens, de réparer une relation de méfiance réciproque.

Le déroulement de l’attaque proprement dite est particulièrement éprouvante à lire, tant la sauvagerie et la barbarie a été absolue, véritable déchaînement de folie haineuse et meurtrière. On y retrouve là une familiarité avec ce que l’Histoire peut montrer de plus sauvage.

Au moment de refermer l’ouvrage subsiste la question de savoir comment il sera possible de retisser des liens entre les deux peuples cohabitant sur ce même bout de terre ; une des perversités du massacre aura été de frapper prioritairement des communautés et villages dont les habitants étaient vraisemblablement parmi les plus favorables à la recherche d’un d’un chemin de paix ; ce chemin là, qui semble plus que jamais, incertain.

L’enterrement d’Adi Dagan a eu lieu dans un cimetière provisoire installé au Kibboutz Revivim, où les victimes de Be’eri étaient temporairement enterrées en attendant la réouverture de leur kibboutz. Hadas Dagan y a rendu hommage à son mari :
“L’amour de ma vie s’est fait tuer dans mes bras, ma maison a été réduite en cendres, et tout ce en quoi je croyais, tout ce pour quoi je vivais s’est fait piétiner par le mal radical et la cruauté humaine. Mais j’ai quatre enfants et onze petits-enfants qui ont survécu à cet enfer, ainsi qu’une communauté soudée autour de moi…”
A l’issue de la cérémonie, Hadas a rencontré Biel Noy, le PDG de l’association Les Voies de la guérison, qui transporte des Palestiniens vers les hôpitaux Israeliens pour s’y faire soigner. “Je suis désolée, a expliqué Hadas, je ne vais pas réussir à me porter volontaire de sitôt, j’espère que vous comprenez. Mais s’il vous plaît, continuez à effectuer ces trajets, c’est important.”

Le massacre de Kichinev

Le soir de Pâques, lendemain de massacre de Kichinev (avril 1903) par Vaclav Hradecky. Publié dans L’assiette au beurre, N°114 – 6 juin 1903